« Certains moments de ma tournée ont été plus douloureux. J’ai vu et compris ce que ça veut dire de faire tout avec rien, et certaines choses m’ont semblé inacceptables. On a des professionnelles en soins dédiées, mais le gouvernement du Québec s’en lave les mains. La non-sécurité de nos professionnelles en soins m’inquiète énormément. Les violences auxquelles elles font face sont plus que préoccupantes. On a encore tellement à faire. Dans les rencontres avec les communautés et les dirigeants, j’ai aussi senti que ça surprenait parfois qu’une femme présidente de syndicat vienne à leur rencontre. »
Vie syndicale
Nombre d’emplois actifs
337
155
149
Dossiers en cours
- La rareté des logements, notamment dans les baies d’Ungava et d’Hudson, où les professionnelles en soins doivent parfois partager leur logement.
- Les salaires qui, malgré les primes, ne compensent pas adéquatement le coût élevé de la vie au Nord.
- Les sorties, qui sont très importantes pour permettre aux professionnelles en soins de garder le contact avec leur famille.
- La sécurité dans les établissements, où les cas de violence ou d’intoxication sont fréquents.
La tournée de la présidente
- Nancy Bédard, présidente de la FIQ
« Ce qui m’a frappée, ce sont les immenses distances. À la Baie James, certaines communautés sont accessibles par la terre, mais plus au Nord tout se passe par avion. Si la météo ne permet pas de décoller, tu ne décolles pas. L’isolement des petites communautés fait que les professionnelles en soins ont à prendre des décisions qui ailleurs seraient prises par d’autres personnes. »
- Denyse Joseph, vice-présidente de la FIQ et responsable politique du Grand Nord
Un aperçu de la vie syndicale ...
Le lien avec la FIQ
« On est quelques centaines, mais il y a une machine de 76 000 membres derrière nous. Quotidiennement, quand je discute avec nos membres ou avec l’employeur, la FIQ représente une police d’assurance. Notre vie syndicale a cette particularité qu’il faut adapter les fondements du syndicalisme à la réalité des peuples autochtones en régions nordiques isolées où tout coûte plus cher et est inaccessible dans l’immédiat, où il y a pénurie de logements, où l’avion est le seul moyen de transport (et que le prix du billet vous permettrait de voyager deux ou trois fois en Asie). »
- Benoit Dicaire, président du SPSBU
« À travers la tournée de la présidente, les membres ont vu de l’espoir pour essayer de faire bouger les choses. Ça a permis de développer une compréhension : on sent une écoute et une ouverture de la FIQ. Syndicalement, on a renforcé le lien entre les trois Baies, on a pu mieux comprendre nos différences. On a un meilleur rapport de force, à cause de notre unité. On se tient, on s’entraide et on se pose des questions. »
- Cyril Gabreau, président du SNIIBH
« La tournée de la présidente, ça a été très positif et ça a amélioré la visibilité du syndicat auprès de l’employeur. Pour nos membres, ça a permis de mettre un visage sur la FIQ. Avec mes collègues des autres Baies, nous montrons une forte cohésion qui a eu un impact sur le sentiment d’appartenance à une région particulière du Québec. On s’implique encore plus au niveau provincial et nos collègues militantes entendent parler du Nord souvent. »
- Nagia Idel Mehdaoui, présidente du SNIIBJ au moment de la tournée
L’article 17
Congé sans solde pour œuvrer dans un établissement nordique
Une salariée peut obtenir un congé sans solde d’un an pour aller travailler dans un établissement du Grand Nord, après s’être entendue avec son employeur. Ce congé peut être prolongé jusqu’à 4 ans.
L’article 29
Disparités régionales
Les salariées qui travaillent dans un établissement du Grand Nord obtiennent une prime annuelle d’isolement et d’éloignement. Des frais de déplacement et de déménagement sont aussi remboursés, tout comme certains frais de transport de nourriture dans certaines régions très isolées. Des sorties sont aussi payées afin que la salariée et ses dépendants puissent retourner au Sud quelques fois par année ou dans le cas d’évènements particuliers, comme un décès dans leur famille.
L’article 29.25
Le rôle élargi des salariées travaillant en avant-poste ou en dispensaire
Un avant-poste ou un dispensaire est un point de service où la salariée, en plus de ses fonctions d’infirmière, fait des évaluations des usagers qui permettent au médecin d’effectuer à distance un diagnostic et de déterminer les interventions appropriées. Elle est de plus appelée à accomplir des activités et des interventions qui sont généralement réservées aux médecins dans d’autres milieux de travail.