S’établir au Nord

Alimentation

Alors que le prix des légumes, du bœuf ou la flambée de celui des choux-fleurs fait occasionnellement la manchette au Sud, le coût des denrées est un problème aigu et constant au Nord.

À titre indicatif, à Kuujjuaq, à la fin de janvier 2020, un kilo de margarine se détaillait à 10,19 $, la grande boîte de céréales sucrées à 11,99 $, deux livres de clémentines à 4,99 $ et le litre d’eau pétillante (Perrier) à 7,51 $. Le tout, tiré d’une circulaire.

Un programme du gouvernement fédéral vise à compenser les coûts supplémentaires des denrées pour les communautés isolées, sur l’ensemble du territoire canadien. Des villages des baies d’Hudson et d’Ungava sont au nombre de ces communautés isolées.

Si les communautés sont relativement bien desservies, il est aussi possible de passer une commande au Sud. En matière d’alimentation, vivre au Nord permet également de s’initier à des produits uniques, faisant partie de la culture traditionnelle inuit ou crie, variété qui se reflète aussi dans les menus offerts aux patients dans les établissements de santé.

Environ 29 % des Inuits âgés de 15 ans et plus ont vécu une situation d’insécurité alimentaire au cours des 12 mois précédents.

Transport et cargo

Le transport de la professionnelle en soins et des personnes qui l’accompagnent est assumé par son employeur, ainsi que celui des sorties autorisées. De plus, le coût du transport des effets personnels est aussi réglé, selon un nombre maximal de kilogrammes prédéterminé. 

Logement

« Il y avait une professionnelle en soins qui arrivait le lendemain, et devinez quoi ? Je n’avais pas de place où la loger. Et à ce temps-là, l’hôtel était plutôt complet. On n’est pas toujours des magiciens. On a des nouveaux postes et le logement n’est pas au rendez-vous. Pour quelqu’un qui pense à retourner dans le Sud, un bon logement va faire la différence. »

Benoit Dicaire

Si les professionnelles en soins ont un logement inclus dans leur fonction, la rareté des habitations dans ces territoires crée des situations complexes, de cohabitation et d’attente. Il s’agit d’ailleurs d’une des principales dimensions à améliorer, qui a été nommée maintes fois au cours de la tournée. Et cette situation touche aussi la population locale, qui ne choisit pas son logement : « Les logements vacants se font aussi rares que les arbres, au Nunavik »

Que diriez-vous à une professionnelle en soins que la pratique dans le Grand Nord intéresse ?

« Je lui dirais tout simplement “Fonce !” Il est difficile de savoir réellement si nous sommes faits pour ça tant qu’on ne l’essaye pas. Au Nord, avant d’être des êtres humains, nous sommes d’abord des professionnelles en soins, des personnages politiques, une minorité visible… Mais nous sommes aussi des membres de la communauté. » – Benoit Dicaire

« Je lui dis d’y aller. De ne pas se mettre de limites. De toucher au rôle élargi et d’y aller à fond, parce qu’il y a beaucoup à découvrir. Le Nord te permet de te centrer sur ce que tu veux accomplir, de cheminer et de tisser des liens avec toutes sortes de monde. »
Cyril Gabreau

« Que c’est une expérience qu’elle ne regrettera jamais. C’est vrai que c’est difficile, plus pour certaines que pour d’autres, mais en se laissant le temps de s’habituer, de s’approprier la culture, on finit par ne voir que le positif. Comme on dit là-haut… même si tu quittes le Nord, le Nord lui ne te quitte jamais. » – Nagia Idel Mehdaoui

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Les établissements de santé

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