Benoit Dicaire

assistant-infirmière-chef
Centre de santé Tulattavik de l’Ungava, Kuujjuaq

Benoit Dicaire

« J’ai fait mes premières études en marketing, puis en sciences infirmières. J’ai travaillé à l’Hôpital de Lachine, à Sainte-Justine et en 2003, j’ai fait un stage au Sénégal. J’ai trouvé ça tout de suite trippant de travailler avec des gens d’une autre culture. Puis, j’ai eu envie de revenir chez moi pour redonner à ma communauté, mais tout en conservant cet esprit d’aventure. C’est dans la Baie d’Ungava que j’ai pu conjuguer tout ça… et ça fait presque 15 ans que j’y suis !

Quand je regarde mon cheminement, je ris. Le temps passe mine de rien. Ça peut avoir l’air étrange, c’est sûr que dans les soins infirmiers on est plus à la base de la pyramide des besoins de Maslow, mais cette idée d’améliorer la réponse aux besoins, c’est-ce qui m’intéressait en marketing et c’est ce qui m’intéresse dans la vie syndicale aussi. »

En bref

« Mon lien avec la communauté est et sera toujours basé sur la confiance et ça, ça ne part pas toujours de ce que l’on pense ou de ce que l’on est. Cette confiance peut être juste là parce que, nous-mêmes, nous sommes là… et que nous restons. »

Mon choc culturel, je l’ai vécu plus au niveau professionnel. C’est ici que l’on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de choses que l’on tient pour acquises et qui sont en fait très relatives, dont les relations de travail. En bout de ligne, il faut comprendre que tous et chacun avons nos objectifs professionnels.

J’ai quatre tuques traditionnelles. Les Inuits les portent en tout temps, moi je dirais que c’est trois saisons, car elles sont vraiment chaudes. C’est une marque d’intégration de porter la tuque et quand tu reviens dans un village avec une tuque qui a été faite là, c’est vraiment spécial.

Te retrouver au milieu de nulle part. Quand tu passes une mauvaise journée, tu vas en nature et tu peux en passer une couple d’autres après. C’est un endroit inaccessible. Et quand tu te demandes comment tu peux t’y rendre, une des réponses, c’est en allant y travailler.