« Le projet d’exercer au Nord vient d’assez loin. Au début de ma carrière, à l’hôpital St-Vincent-de-Paul à Sherbrooke, l’assistant-infirmière-chef allait faire des contrats à Fermont. Il m’avait dit « je te verrais dans le Nord ». C’est resté comme ça, mais l’idée a fait son chemin. Un jour, j’ai eu le goût de voir autre chose… Il y avait un besoin à Puvirnituq. Ça a pris deux ans avant qu’on me rappelle après mon entrevue. Je suis monté faire mon premier stretch il y a 6 ans. Je suis venu m’établir au Nord avec mon épouse. Les deux années d’attente ont permis aux astres de s’aligner. Mon épouse travaillait en pharmacie et maintenant, elle est préposée aux bénéficiaires. Nos enfants ont quitté le nid. On s’est lancé sans avoir d’attente. On s’est dit : « On y va et on va faire de notre mieux. S’il y en a un des deux qui ne se sent pas bien, on redescend au Sud. »
Je suis chef d’équipe. Je supervise une quinzaine de préposés aux bénéficiaires, dont la presque totalité est inuite. Pour les Inuits, demain c’est encore loin. Ils vivent beaucoup le moment présent. La planification représente vraiment un défi. C’est une autre façon de revoir certaines priorités, soit dans la journée de travail ou au plan personnel. Autant on peut les conseiller, autant on apprend d’eux nous aussi. »